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Too old to die young ☠ Feat Tankred Padden
Brennan Rhaellyn
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Brennan Rhaellyn
Hungry Like The Wolf △ Jokers



Lun 14 Jan - 16:34
Take a look to the sky just before you die it's the last time you will.

Too old to die young ☠ Feat Tankred Padden Giphy

Les rafales de vents balayaient inexorablement les buildings du secteur culturel, tournoyant dans un fracas de sifflements semblables à des hurlements. Un éclair de lumière illumina le ciel suivi de prêt par les couleurs criardes d'une quelconque publicité pour un quelconque produit à la mode.

Au loin les cloches d'une église sonnaient, égrainant laconiquement les heures nocturnes qui se mourraient doucement afin de lentement laisser place aux lueurs du jour. Une nouvelle salve de couleurs éclata dans le ciel sombre tandis que le poids de la neige achevait d'éventrer les nuages, déversant sur Ysera ses centaines de milliers de flocons glaciales.

Il pensa amèrement qu'elle avait toujours adoré la neige, allant même jusqu'à se précipiter dehors dés qu'elle en apercevait par la fenêtre, se moquant bien de tomber malade ou de glisser. Elle pouvait passer des heures entières assise devant la baie vitrée à observer le ballet ininterrompu des flocons, s'extasiant comme une gosse de ce qu'elle appelait le plus beau spectacle de la nature. Lui, par contre, se moquait de la neige comme de son premier meurtre, mais de la voir si heureuse lui donnait souvent l'envie de supplier la Funèbre de recouvrir le monde d'un épais tapis de poudreuse immaculée. Juste pour voir ses grands yeux verts se remplir de joie, entendre son rire résonner dans l'officine.


~ Ça ne sert à rien de ruminer...Focus.~

Nonchalamment assit sur la bordure d'un pont, les jambes s'agitant doucement dans le vide, une cigarette au bord des lèvres, il observait l'horizon, tentant vainement de discerner un semblant de verdure dans cet amas de verre, de néons et de métal. Peine perdu. Le secteur culturel n'était pas ce genre de quartier où tout n'aurait été que petites maisons cossues,  rangées d'arbres parfaitement taillés et trottoirs en briques rouges dignes d'un roman d'amour insipide. Ici tout n'était que tumulte lumineux, cacophonie et encombrement des sens. Absolument tout l'agressait et mettait sa patience à rude épreuve. Il préférait le point du jour, lorsqu'une indolente léthargie s'emparait de la cité presque déserte dans les rues de laquelle ne s'aventuraient encore que quelques irréductibles fêtards.

La neige d'une froideur à vous glacer le corps et l'âme fouettait tout ce qui se présentait à elle provoquant chez l'homme un frisson dont il ressenti presque immédiatement les effets tandis que le fin duvet qui recouvrait ses bras se redressait sur son épiderme.
Stoïque, il passa une main paresseuse dans sa chevelure humide, éloignant de ses yeux des mèches sauvages qu'il faudra bientôt songer à couper.

Après avoir remonté le col de sa veste militaire, qui avait connue de meilleurs jours mais qui continuait de protéger son corps abîmé par les années, il souffla, provoquant l'apparition d'un petit nuage de condensation. Sa tenue constituée d'un pull foncé, d'un pantalon commando en toile noire et de rangers n'étaient pas à proprement parler idéale pour le temps qui régnait actuellement sur la capitale mais elle était diablement légère et pratique. Quand au froid, il s'en moquait. Cela faisait bien longtemps qu'il n'était plus qu'un bloc de glace qui ne ressentait presque plus rien. Il retira néanmoins une paire de gants en cuir noir de l'une de ses poches et en recouvra ses doigts frigorifiés. L'homme avait encore un contrat à exécuter, il eut été dommage que son parcours sans faute soit mis en échec parce que ses mains engourdies par le froid  fussent incapables de tenir correctement la lame qui lui permettrait de conduire une dernière âme de vie à trépas.

Remontant sa capuche sur son crâne il ne pu s'empêcher de suivre un point qui dansait devant ses yeux et dont la blancheur ne pouvait qu'attirer son attention. Un flocon solitaire tomba sur le dos de sa main gantée, petite tâche lumineuse au milieu d'un océan de ténèbres. Son regard se porta sur l'intrus, le détaillant sans vraiment y faire attention. Une nouvelle bourrasque de vent le fit frissonner tandis qu'un morceau de cendre tiède allait rejoindre le flocon qui ne daignait pas dégager.

Agitant mollement la main il les regarda tous deux s'envoler au loin tout en les comparant cyniquement à celle qui, malheureusement pour elle, allaient croiser son chemin d'ici peu. Sa prochaine cible travaillait non loin de là, inconsciente du destin tragique qui l'attendait. Dans peu de temps elle ne serait plus qu'un cadavre qu'on retrouverait, si elle était chanceuse, aux lueurs du petit matin, recouverte de neige et de gèle dans les tréfonds d'une ruelle miteuse. Un corps de plus à la morgue et un nom de plus sur la trop longue liste d'homicides non élucidés que les flics mettaient à jour chaque matin ou presque.

Il constata que cela ne parvenait même pas à l'émouvoir, c'était même le contraire. D'aussi loin qu'il s'en souvienne il s'était toujours comparé à un régulateur de population. La mort était inévitable, elle ne faisait pas d'exception et tôt ou tard tout le monde passerait entre ses mains, riches ou pauvres on finissait tous six pieds sous terre. Il ne faisait que donner un petit coup de pouce au destin. Le tout était de ne pas se faire attraper la main dans le sac, ou plutôt la lame dans le cadavre, par les larbins de l'Arthius. Fort heureusement pour lui ils n'étaient pas ce qu'on pouvait qualifier de malins et plus d'une fois il avait réussi à exécuter un contrat sous leurs nez sans qu'ils ne voient de lui ne serait-ce que son ombre. Restait à espérer qu'aucune patrouille ne vienne bousculer ses plans car l'homme ne souhaitait qu'une seule chose...Accomplir son dernier contrat de la journée et retrouver au plus vite le confort de son officine, sa bouteille de whisky, son vieux canapé défoncé et ses souvenirs qui n'en finissaient plus de le hanter.

Un soupir lui échappa presque malgré lui tandis que son regard se portait sur le vide qui s'étendait sous ses pieds. Ce serait si simple, si facile...Si rapide. La rejoindre et tout oublier.

D'un geste qui trahissait l'habitude d'avoir été répété des centaines de fois il écrasa le mégot de cigarette qui se mourrait entre ses doigts puis en ralluma une qu'il porta à ses lèvres. Brennan inspira une large bouffée de nicotine, soupirant d'aise tandis que la fumée âcre remplissait sa gorge et ses poumons de la brûlure caractéristique de sa faucheuse personnelle. Pas besoin de sauter, la clope aurait sa peau tôt ou tard.

Un bruissement attira son attention, le sortant de ses pensées lugubres. Il n'était donc pas le seul fou  à s'être aventuré dans les rues en pleine nuit. Restait plus qu'à espérer pour l'importun qu'il ne venait pas en ennemi surtout si il n'avait pas envie de rejoindre son créateur plus tôt que prévu.


- Toi qui entre ici abandonne toute espérance

La voix était rauque, preuve que l'assassin ne devait pas souvent s'en servir. Baignée de ce timbre si particulier de ceux qui n'ont plus aucun espoir, qui n'attendent plus rien de la vie.
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Tankred Padden
◬ Age : 44
◬ Job : Lieutenant de Police
◬ Localisation : Ysera - Secteur Culturel
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Tankred Padden
Danger Zone ★ Police



Mer 23 Jan - 19:34
L’hiver sur Ysera c’est surfait comme tout le reste. Tout est synthétique, artificiel et vu ce qu’il tombe dehors, Tankred ne serait pas bien surpris d’entendre dire que l’algorithme météo est tombé en carafe. Depuis quand il fait aussi froid sur la lune-capitale, que dans une ville Rhaxienne ? Il en a soupé de ce temps foireux, lui qui revenait à peine d’un voyage à l’autre bout de la Fédération pour jouer les nounous avec un repris de justice. Deux semaines en stase « all inclusive » vous dirait-il avec le ton sarcastique qui va bien. C’est ça de mettre sa hiérarchie à dos, de faire le mariole et dire des vérités qui dérangent les huiles et le divisionnaire. Mais Tankred est comme ça, un flic avec un gros problème d’autorité, paradoxal en soit, on vous l’accorde. Pourtant, le bonhomme fait le job aussi bien que les autres qui courbent la tête et regardent leurs pieds devant des types qui sont devenus bien plus politiciens que flics. Des types qui n’ont pas foutu les pieds sur le terrain depuis que la Fédération existe, propulsé à une place que d’autres mériteraient bien plus amplement. Haut la main même ! Bref, le voilà alors de repos. Fait rare pour être souligné d’autant que la dernière allocution de FREEDOM date d’à peine quelques jours. Histoire de remettre un coup de pression, que la FFY grince des dents dans toutes les sphères de l’organisation parce qu’ils ne sont pas foutus de mettre la main sur ces ombres. Des fantômes, ni plus, ni moins.

Au lieu de se morfondre dans son appartement, le lieutenant se décide alors à sortir. Être en repos c’est bien mais l’enquête concernant l’explosion du spatioport, les centaines de morts et les autres, encore sous les décombres, tout cela n’allait pas avancer seul. Sortir, écouter, voir, laisser traîner les oreilles, ça peut toujours servir. Les rumeurs, les ragots ont toujours une part de vérité, même infime. Tankred tout comme le reste de la Police d’ailleurs, ne sait pas réellement où chercher tant que les preuves ou des éléments tangibles ne sont pas trouvés sur les lieux du drame. Alors il s’en remet au destin, à la chance tant qu’à faire. On ne sait jamais ? Il ne se déplace qu’à pied, emprunte les transports en commun. L’entrée du Sub’ est à deux pas de chez lui. Les rames à sustentation l’amènent en quelques minutes dans le quartier culturel. C’est un peu son point de chute habituel pour boire un verre, manger un bout ou tirer son coup. Une nature absente ou presque, les néons n’allaient pas trembloter, eux. Est-ce qu’il vous a déjà dit qu’il détestait le froid ? L’Yseran a l’impression que où qu’il aille, l’hiver le poursuit avec sa foutue neige, son froid piquant et ne parlons pas de le bise qui le fait douloureusement frémir malgré sa parka épaisse.

- Merde… j’espère que ça vaut le coup…

Grogne t’il pour lui-même tandis que ses semelles métalliques s’enfoncent dans la fine couverture neigeuse qui s’est déposée sur les trottoirs qui compteront avant la fin de la soirée, une ou deux entorses. Le grand dadet prend toutes ses précautions pour ne pas faire gonfler les statistiques. Il aurait l’air d’un con. Malgré le temps, les chalants continuent de faire ce qu’ils savent faire de mieux : vendre leur camelote. Les odeurs de street food lui envahi les narines, son estomac se rappelle à son bon souvenir. Tiens, un hotdog à la moutarde cynienne, c’est pas une mauvaise idée. Puis il reprend sa marche, avec son sandwich épicé dans les mains, qu’il avale non sans enthousiasme. Ça fait un bien fou. Puis son regard est attiré par une silhouette sur le bord d’un pont, les pieds dans le vide. Tankred fronce légèrement les sourcils, traverse la rue. C’était quoi ça ? Un désespéré qui voulait en finir ? C’est pas ici qu’il allait se briser le cou. Mais bon ! Par conscience professionnelle même hors-service, le lieutenant s’approche.

- Eh mec… Tu fais quoi là ?- Il se fige quand il distingue quelques traits qu’il connait bien, malgré la capuche - Tiens ! Un revenant ! J’pensais pas te voir parmi la civilisation ?

Brennan… Un type du Syndicat, des Jokers. Autrefois, ils étaient du même bord, quand Padden était dans l’Arthius. Mais les années passent, les voies changent. Pas la sienne en tout cas. Et il connait assez l’oiseau pour se douter que le voir ici, à l’air libre, c’est pas son truc. Comme ce putain d’hiver. Rien ne tourne rond aujourd’hui. Tankred, s’adosse alors au pont, vue sur la rue quand Brennan regarde dans l’autre sens puis lui désigne le sandwich.

- T’en veux un bout ? Saucisse et moutarde cynienne. Un délice.
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