Par les temps qui courent, chaque policiers présents à Ysera doit être sur le pont, pour toutes les missions de maintient de l'ordre qui se présenteront à lui. Autant dire que Tankred peut s'asseoir sur des congés pendant un sacré bout de temps. Pourtant, ce n'est pas franchement ce qui inquiète le lieutenant. Ce qui l'inquiète c'est cette organisation : FREEDOM. Tant de question à son sujet et si peu de réponse, voir même, aucune et c'est le plus frustrant. Les moyens déployés par la Fédération sont conséquents pour tenter de coincer ces salopards mais jusque là, rien ne tombe entre ses filets. C'est le vide, le néant. Une question de temps avant que ces terroristes ne frappent à nouveau avec plus de force encore ? ou alors, plus sournoisement. La population attend des résultats que le pouvoir peine à fournir et ce n'est pas faute d'essayer.

Son coéquipier était resté au poste pour faire un peu de paperasse. Peut-être qu'il aurait dû en faire de même vu ce qui l'attendait sur le coin de son bureau. Sauf que Tankred est un homme de terrain et se retrouver coincé dans un pièce, trés peu pour lui. C'est en se baladant dans les rues qu'il peut alors écouter ce que les gens disent, pensent et parfois saisir des bribes d'informations pertinentes pour ses propres affaires. Cela lui évite alors de s'enfoncer dans les districts les plus miteux des quartiers résidentiels pour secouer ses indic'. Une pierre, deux coups. Le lieutenant déambulait alors dans le Secteur Culturel, non loin de l'avenue Imperiale, la principale artère du coin. Bordée par de nombreux restaurants, théâtres, salle de concert mais aussi, par des établissements aux affaires plus confidentielles pour ne pas parler de bordel. Le tout à la vue du chalant. Le Secteur Culturel où on peut se cultiver dans tous les domaines !

Il fait abstraction alors des néons aux couleurs flashy, des hologrammes plus vrais que natures qui tentent de soutirer quelques crédits au premier qui passent. Ne parlons pas des animations géantes qui dominent le ciel, c'est à savoir qui aurait la plus grosse pour faire toujours plus de chiffres. Le Secteur Culturel d'Ysera, avec sa population venant de toutes les couches sociales, de tous les endroits de la Fédération, et l'exemple flagrant de sa décadence. L'hypocrisie à ciel ouvert pour les esprits comme le sien, qui ne se laissent pas duper par les apparences et les faux-semblants. Tankred bifurque alors vers une des rues parallées à Imperial, plus confidentielles, avec des boutiques de souvenirs, un ou deux épiciers de quartiers.

C'est là qu'il put entendre un boucan pas possible venant d'une arrière-boutique, le bruit d'un volet métallique qu'on voudrait ouvrir de l'intérieur. Ce qui l'attire un peu plus encore, c'est la porte de la boutique, à l'avant, alors que tout est éteint. Encore un qui veut piller la réserve... Alors la main sur la crosse de son arme, avec autant de discrétion qu'il peut, Tankred entre pour prendre le voleur en flagrant-délit.

Celui qui tentait de faire un casse n'était pas franchement discret pour deux sous, encore un amateur ? Quelqu'un que la Fédération a un peu trop oublié et qui crève de faim ? Ca aussi ça ne serait pas bien étonnant. Comment ça Tankred a perdu la foi. Ca fait bien longtemps qu'il ne croit plus en cette démocratie supposée qui n'est rien de plus qu'une dictature déguisée. Le loup dans la bergerie qui compte des milliards de moutons d'un bout à l'autre du système.

Le flic avait finit par sortir son arme et se fie à la pénombre relative des lieux, la lampe torche dont le faisceau est guidé sur le sol pour ne pas se faire remarquer trop vite. En même temps, se lancer dans cette entreprise sans être sûr de qui y trouver ou plutôt, de combien en trouver, c'était peut-être pas bien malin. Au pire, il y aurait des pruneaux qui se perdraient. Le Secteur Culturel n'est pas exempt de son lot de mafieux, de junkie qui vendraient père et mère pour une dose ou même ce que l'on trouverait dans une épicerie de quartier.

Arrivant alors dans l'arrière-boutique, Padden découvre la silhouette qui s'échinait à vouloir fuir par le volet metallique avec une lampe frontale sur la tête. Ca se faisait encore ce truc ? Dixit le flic qui écrit encore sur du papier avec un stylo. Cette fois, il pointe réellement sa torche directement sur le visage du voleur pour l'éblouir, le pointant toujours de son arme dont le cran de sureté avait été enlevé.

- On lève les mains Robin Des Bois. Bien en évidence, au dessus de la tête. Tu lâches tout...

Gronde t'il sans même répondre à la question idiote du gars en question. A tous les coups, son suspect ne comprendrait pas la référence.

> Ici le lieutenant Padden, j'ai un 10-74 sur la troisième et Imperial. Suspect en cours d'interpellation.
< Bien reçu Lieutenant. Deux droïdes sont en route.

- Maintenant tu as des problèmes. Tournes-toi et pose les mains sur le volet.

Déjà au loin, on entend le bruit des gyrophares des droïdes venus d'une caserne toute proche.

- Qu'est-ce que tu cherchais hein ? médoc ? crédits ?

Le lieutenant le poussait à écarter les jambes en tapant dans les pieds du voleur.

- Vous êtes en état d'arrestation. Tout ce que vous direz à partir de maintenant pourra être retenu contre vous.

Et il allait lui passer les menottes.