Cela va faire presque un mois qu'il est bloqué ici et Anna et Mike. D'après son second, d'autres ont réussi à revenir à la surface, souvent par manque de vivre ou alors se sont retrouvés comme lui, coincés sur Ysera. Theodor déteste cette situation au plus haut point et les liaisons avec le Spationport prennent plus de temps que prévu pour être remise en service. Pendant ce temps, l'horloge tourne et ce n'est qu'une question de jour avant que les autorités ne découvrent que des hors la loi du Syndicat sont là, sous leur nez. Bien sûr, il y a FREEDOM et le Commandant compte bien sur eux pour distraire la FFY mais l'appareil répressif de la Fédération sait frapper partout à la fois. Même si c'est rarement avec intelligence et discernement. L'ordre est une priorité alors quitte à le maintenir par des arrestations sommaires, il est fort à parier que la FFY ne se priverait pas.

Mais ce matin, on monte d'un cran dans cette crise contre des terroristes invisibles. Une nouvelle communication du groupe FREEDOM passe sur tous les écrans holonets d'Ysera mais aussi du reste du système. Ni indépendantistes, ni issus de la branche dure des Magnaciens. L'expression radicale d'un ras le bol citoyens. De grandes paroles derrière un monstrueux attentat. Theo ne peut que mépriser ce genre de solution, d'action. Cette allocution allait certainement ajouter de l'huile sur le feu. Il devait évacuer au plus vite avec ses deux comparses. Au gré de ses sorties nocturnes dans les bas fonds du quartier résidentiel où se trouvait la planque de l'Arthius, il avait entendu une drôle de rumeur. Si elle était vraie alors il tenait là son passeport pour quitter Ysera. Peut-être.

Laissant Anna aux bons soins de Mike, le Commandant sort à la nuit tombée, comme à son habitude. Ca fait bien longtemps qu'il a troqué l'uniforme noir et argent de l'Arthius pour des vêtements passe partout, un sweat noir à capuche, une vieille veste de cuir élimée d'aviateur de la FoSpa. Ses rangers pas lacées dans lesquelles il avait enfoncé son pantalon treillis. Pour un homme à la rigueur toute militaire, le voilà bien débraillé. Les sens à l'affût quand il emprunte une rue passante du secteur pour se diriger vers le bar miteux où il trouverait celle qu'il cherche. Le secteur 8, tout aussi miteux et dérisoire au niveau des tarifs pour franchir les murs de péage. Qui voudrait se rendre dans l'un des secteurs les plus pauvres d'Ysera ? Ici la misère, la violence et à chaque coin de rue. Comme les gangs, les drogues et bien d'autres vices qui corrompent aussi efficacement cet endroit que le reste de la Fédération.

Paix, Égalité, Unité, une devise qui n'a pas cours ici comme les pouvoirs judiciaires fédéraux. A croire que la Police n'en a plus rien à faire de ce coin perdu de capitale. Ca ne l'étonne pas franchement de la trouver ici... Mais savoir comment elle a pu faire pour y être l'intrigue d'autant plus. A condition que la rumeur soit vraie.